Next: 4 Espaces Adjoints
Up: 3 Théorèmes
Previous: 1 Le lemme de
  Contents
Le théorème de Hahn-Banach fut proposé
en
par Hans Hahn, puis redécouvert dans sa forme actuelle, plus
générale par Stefan Banach en
et généralisé aux espaces
vectoriels complexes par Bohnenblust et Sobczyk en 1938.
Théorème. 2.1 (Prolongement des fonctionnelles linéaires)
Soit
un
-espace-vectoriel et
une fonctionnelle sous-linéaire sur
.
est un sous-espace-vectoriel de
et
une fonctionnelle
linéaire définie sur
telle que :
Alors il existe
linéaire, prolongeant
à
, vérifiant :
|
(1) |
Le point essentiel est de montrer que l'on peut prolonger à une
dimension de plus: Si
est linéaire et définie sur
sous-espace-vectoriel de
, de façon à ce que
pour
tout
, et si pour
on peut prolonger
en
définie sur
et vérifiant
, alors le reste de la preuve sera constitué de la mise en place
d'une application du lemme de Zorn. On commence donc par le
Lemme. 2.2
Soit
un sous-espace vectoriel du
-espace vectoriel
,
une forme linéaire définie sur
telle que :
Soit
. Alors il existe une forme linéaire
sur
telle que
prolonge
et
sur
.
Proof.
[Démonstration du lemme]
Prolonger
demande seulement de définir
Ce prolongement doit
vérifier :
Si
cette inégalité est verifiée par hypothèse. Si
on découpe la propriété en
deux. Soit
et
deux réels positifs :
|
|
|
(2) |
|
|
|
(3) |
On pose
. On obtient alors :
De la même manière en posant
, on obtient :
Ainsi :
Donc :
On a
car l'
porte sur un ensemble non vide de valeurs finies. Idem pour
. Il suffira donc
de prendre pour
n'importe quel réel de
. Il reste maintenant à vérifier que :
ce qui équivaut à :
|
(4) |
Or par hypothèse
. Et comme est une
fonctionnelle sous-linéaire, on a l'inégalité :
Donc (
1.4) est vérifiée.
Proof.
[Démonstration du théorème
1.2.1]
Soit
l'ensemble des sous-espaces vectoriels
qui
sont le graphe d'une forme linéaire
définie sur un sous-espace vectoriel
(variable)
de
contenant
, où la restriction de
à
est
, et où de plus
On a alors :
contient
(ce qui signifie que
prolonge
), et
Munissons
de la relation d'ordre
d'inclusion des sous-espaces de
.
L'ordre est inductif : Si
est une famille totalement
ordonnée de . Alors
est un sous-espace vectoriel. En effet Si
et
sont dans
avec
, on a
ou bien
car
et
appartiennent à une famille totalement ordonnée de
. Donc
est un sous-espace vectoriel.
est le graphe d'une forme linéaire
définie sur le sous-espace vectoriel
Cette
prolonge
et
. Ainsi
. De plus
majore
tous les
. Ainsi l'ordre sur
est inductif.
Application du lemme de Zorn : Soit
un élément maximal, et
le sous-espace associé. Montrons que
. Pour cela supposons
que
, il existe alors un vecteur
donc
et le lemme 1.2.2
donne une extension convenable
, ce qui contredit la maximalité de .
Ainsi
ce qui démontre le théorème.
Tous les énoncés qui suivent sont écris en termes de fonctionnelles linéaires. Néanmoins,
ils restent valables aussi pour des fonctionnelles
antilinéaires
5, lorsque l'espace vectoriel
est sur
.
Théorème. 2.3 (Généralisation au cas complexe)
Soit
un
-espace vectoriel avec
ou
. L'application
est sous-linéaire.
est un sous-espace-vectoriel de
et
une fonctionnelle
linéaire définie sur
telle que :
|
(5) |
Alors il existe
linéaire, prolongeant
à
, vérifiant :
|
(6) |
Proof.
Si
, on a
pour tout
d'après (
1.5). D'après le théorème
1.2.1
il existe un prolongement à
de
que l'on note
, vérifiant
|
(7) |
Combinant (
1.7) et le fait que
soit positivement homogène,
on obtient
ce qui donne (
1.6).
Si
,
est aussi un espace vectoriel complexe et on va commencer
par les considérer tous deux comme des espaces vectoriels réels en parlant des parties réelles et imaginaires
des fonctionnelles considérées et en se restreignant à des scalaires réels. On note
et
les espaces
et
vus ainsi. On écrit donc
où
et
sont à valeurs réelles. La linéarité de
sur
donne immédiatement celles de
et
sur
.
Il est clair que
et donc avec (
1.5) on obtient
pour tout
.
Il existe donc d'après le théorème
1.2.1 un prolongement linéaire
de
à
.
vérifiant
pour tout |
(8) |
Le même raisonnement donne un prolongement
de
à
.
Retournons sur
où l'on a
. Alors pour tout
, on a
Les parties réelles devant être égales entre elles, on obtient
pour tout |
(9) |
Par conséquent, on pose pour tout
|
(10) |
D'après la relation (
1.9), il est clair que
.
Le prolongement défini par (1.10) est linéaire.
Soit
un complexe de partie réelle et de partie imaginaire . Alors
vérifie (1.6).
Si est tel que
alors (1.6) est vérifiée car
est une semi-norme 6.
Soit tel que
, alors
Donc
Comme
est réel on obtient en utlisant (
1.10) et le fait que
est positivement homogène,
Théorème. 2.4 (Le prolongement conserve la norme)
est un sous-espace vectoriel du
-espace vectoriel
et
une fonctionnelle linéaire définie sur
.
Alors il existe
prolongeant
à
et
de même norme. Ces normes étant définie par :
Proof.
Si
alors
est nulle, on la prolonge par l'application nulle.
Si
alors pour tout
on a
Et la fonctionnelle
du théorème
1.2.3 est définie par
Donc il existe
définie sur
vérifiant pour tout
En prenant le
pour tout
de norme
, on obtient
D'autre part, puisque
, l'inégalité
est aussi
vérifiée.
Le théorème qui suit possède un corollaire intéressant permettant de séparer les point de l'espace
, ce
qui signifie que si
et
sont différents, il existe une fonctionnelle linéaire
envoyant
et
sur des points
différents.
Théorème. 2.5 (Fonctionnelles linéaires bornées)
est un espace vectoriel normé et
. Alors il existe une fonctionnelle
linéaire
définie sur
telle que :
et
Proof.
Cette application est de norme
et d'après le théorème
1.2.4, il existe une fonctionnelle linéaire
prolongeant
à
, de même norme. De plus
.
Corollaire. 2.6
Soit
un espace vectoriel normé. Alors :
De plus, si
pour toute fonctionnelle linéaire
, définie sur
, alors
.
Proof.
Soit
, alors d'après le théorème précédent
Et de l'inégalité
, on a
Next: 4 Espaces Adjoints
Up: 3 Théorèmes
Previous: 1 Le lemme de
  Contents
julien.mary@free.fr